Eglise Notre-Dame du Sacré-Coeur

C’est au début des années 1840 que commence à Armentières la croissance industrielle, démographique et spatiale. La ville comprend l’importance du chemin de fer et obtient le passage par Armentières de la ligne ouverte en 1848. La ville se lance alors dans l’ère de l’industrialisation, de la mécanisation des métiers à tisser le lin.

La voie ferrée devint la limite entre Armentières, La Chapelle d’Armentières et Erquinghem-Lys  en 1887 et Armentières acquiert alors son territoire actuel soit 627 hectares. La population va être multipliée par 4 ½ en 60 ans. Au début du XXème siècle, on dénombre près de 30 000 habitants, un chiffre qui ne sera jamais plus atteint.

Un vaste mouvement de construction a, bien sûr, accompagné cette explosion démographique : caisse d’épargne (1848), chambre de commerce (1866), palais de justice, institution saint Jude (1879), collège municipal (1882), école nationale professionnelle (1887), actuel Lycée Gustave Eiffel, marché couvert (1878), hôpital psychiatrique, déplacement de l’hôpital de la place Saint-Vaast à la rue Sadi Carnot puis on  transforme entièrement l’église Saint-Vaast et l’on élève en plus 5 églises dont Notre-Dame en 1879.

C’est en 1872 que la ville donne un terrain pour une église mais elle ne participera pas au financement de la construction, c’est une souscription volontaire qui financera la nouvelle église.

Le 6 avril 1874, lundi de Pâques: pose de la 1ère pierre.
Le 13 juillet 1879: église ouverte au culte (sans clocher ni fonds baptismaux).
Le 16 octobre 1898: Bénédiction de Notre Dame du Sacrée Cœur et de ses cloches.

C’est sur la demande d’une paroissienne que la paroisse nouvelle fut dédiée à Notre-Dame du Sacré-Cœur.

 

      

En 1906, application de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat avec la confiscation de tous les biens du clergé.

28 février 1906 : Plusieurs milliers de personnes massées sur la Place de la République pour faire peur au receveur qui doit faire l’inventaire des biens dans l’église.

20 novembre 1906: Appelés par le tocsin, 50 personnes s’enferment dans l’église et bloquent le portail avec des barres de fer et des montagnes de chaises. L’inventaire se fera sous la protection des gendarmes et les huées de la foule.

 

1ère guerre mondiale

6 mai 1915 : L’église reçoit 3 obus perçant les voûtes et endommageant les vitraux.

Août 1915 : Un éclat d’obus enlève une partie du visage de Notre-Dame et d’autres sont projetés sur l’autel du Sacré Cœur. M. le chanoine Huet, attristé par les dégâts, tomba malade et mourut le 18 mars 1916. Il aura été le seul curé de l’ancienne église.

1er juillet 1916 : de 7h30 à 11h30, les allemands martèlent le sanctuaire bombardé par un avion.
La flèche s’écroule à 9h.

30 juillet 1917 : Plusieurs personnes dont le doyen de Saint-Vaast , réfugiés dans le presbytère, moururent asphyxiés par un obus à gaz.

     

En Avril 1918, les Allemands s’emparent de la ville et c’est au tour de l’armée britannique de bombarder.

En septembre 1918, les Allemands furent chassés de la ville et, avant de fuir l’ennemi et de quitter la ville et la région, ils ont prit le temps de récupérer  3 des 4 cloches avant de dynamiter la tour de l’église.

   

Construction de la nouvelle église Notre-Dame du Sacré-Cœur (1928)

     

Eglise bénite et ouverte au culte le 23 décembre 1928 (3 nouvelles cloches rejoindront celle retrouvée dans les décombres de l’ancienne église). Elle sera consacrée le 12 septembre 1929.

 

2ème guerre mondiale

Bombardements à proximité  de l’église fin mai et début juin 1940.

Une bombe de gros calibre tombe à l’extérieur de l’église contre le transept sud entrainant  le soulèvement des fondations -> 2 fissures dans la grosse maçonnerie + voûte et maître autel disloqués + vitraux endommagés par des explosions de bombes tombées dans les jardins de la République.

 

L’église du Sacré Cœur aujourd’hui

Le maître autel (béni le 03/09/1882)

En pierre, marbre et bronze doré il a été épargné des destructions de la guerre. La vierge est en marbre statuaire. Elle a été restaurée suite à un éclat qui lui a enlevé une partie de son visage le 6 mai 1915.

     

Les fonts-baptismaux

  

La vasque est en marbre de différentes couleurs.

Arrachée des décombres après les bombardements de la 1ère guerre, elle a été placée dans un spacieux baptistère dont la décoration a été offerte par les paroissiens en 1954 (75ème anniversaire de la paroisse)

 

Depuis 2014, l’église Notre-Dame se drape d’un superbe habit de lumière de la tombée de la nuit jusqu’à 23 h.

   

Rosace, chemins de ronde, clochers, reliefs en pierre des Vosges : les éléments remarquables de la façade, auxquels on ne prête pas toujours attention de jour, sont mis en valeur.